Bienvenue
Dans une chanson ou dans un cantique, il y a des notes qui élèvent et d'autres qui bercent l'être intérieur.
De même, dans une existence, il y a des moments où le désir de prendre de la hauteur se fait sentir.
Avec les mots tout simples, que nos pensées, nos joies et nos peines, nos souffrances ou nos espérances soient portées jusqu'à Celui qui nous donne son souffle de Vie, qui déploie nos ailes de l'âme...
Ces pages, ces lignes sont à vous. Ces espaces de paroles aussi.
Si vous avez envie, laissez un mot, une phrase, laissez quelque chose de vous... Et nous pourrons être ensemble, futilement ou durablement, comme un bouquet de fleurs, comme une mélodie polyphonique, comme un arc-en-ciel... Merci.
Dieu plus grand que notre coeur...
Dieu, plus grand que notre coeur, prends pitié de nous, Seigneur !
Oui, Seigneur Christ, par ta mort sur la croix et par ta résurrection, donne-moi la force pour croire que ta misésicorde est plus grande que toutes les fautes commises.
Esprit Saint, aide-moi, calme-moi, relève-moi et inspire-moi aujourd'hui ! Amen.
Réponse
Tes mots m'ont fait pleurer, ils sont comme des flèches qui percent ma muraille de Chine qui m'entoure depuis tant d'années !
Je te remercie d'avoir écrit ces mots magnifiques. Je ne sais pas si je mérite ce que tu me donnes, en tout cas, j'ai pleuré en lisant ces mots, surtout quand tu écrivais : "J’ai le sentiment que par moments, tu t’acharnes à te fracasser la tête contre le mur du plus fort que tu peux. Peut-être que dans ces moments-là, ça change la douleur de place et que ça te fait moins mal à l’âme." C'est tout à fait cela : j'ai vécu depuis des années comme un rat ! Depuis ce jour où menotté, je suis emmené en prison pour réparer le mal que j'ai fait. Et plus le temps passe, plus j'ai l'impression que ces fautes du passé vont me rattraper de nouveau, et que le rat sera écrasé comme il faut pour que la justice soit faite. Depuis des années, je ne savais plus en vue de quoi je vis, et pour qui je vis. Ma famille doit êre malheureuse d'apprendre tout ce que j'ai fait avec le diable au corps et un statut d'homme respectable en surface. J'ai mal d'avoir fait tant de mal, et je n'arrive plus à voir le bien en moi. J'essaie de prier, j'essaie d'apprivoiser cette tristesse, cette douleur indescriptible présente en moi, mais je n'arrive pas !
Plusieurs fois, surtout au décès de mon père puis celui de ma mère, j'ai préparé pour quitter ce monde, pour ne plus avoir ce mal qui me ronge jusqu'à l'os... et à la dernière minute, j'ai renoncé à ce pas décisif, peut-être par lâcheté, peut-être par peur de l'inconnu qui m'attend, ou peut-être en pensant à toute la détresse que je vais infliger à quelques personnes dans ce monde, dont tu fais partie.
Je ne savais pas comment dire cette souffrance, mais je crois que ceux qui ne peuvent plus vivre normalement à la sortie de prison me comprennent : on ne vit plus comme avant avec cette marque au fer rouge sur de front de l'âme. À cause de mes fautes, je ne peux plus aller voir mes frères et soeurs et leurs familles. Un condamné pour les questions de sex, ça se pardonne pas dans ce pays des purs ! Et je vais peut-être mourir sans voir mes nièces, celles qui ne sont jamais venues en France avec leurs parents. Je vis enterré dans une solitude voulue, peur de croiser les visages qui peuvent reconnaissent le mien, peur d'être la honte de tous ceux qui m'entourent... Et petit à petit, je ne vois pratiquement personne, le mur se dresse pour qu'une prison invisible se coustruise, comme une pénitence, comme une réparation perpétuelle... Je pleure, je hurle ma détresse, je haïs mes fautes et j'ai honte de ce que j'ai fait... Je fais rire les autres au travail le jour et laisse mes larmes couler la nuit...
Chaque jours je fais trois Je vous salue, Marie : le premier c'est pour tous ceux à qui je fais le mal et envers qui j'implore le pardon dans les larmes et dans la douleur d'un coupable qui ne peut pas changer le passé. Le deuxième c'est pour tous ceux qui restent encore en lien avec moi : une partie de ma famille, quelques visages bienveillants qui me gardent en vie et ceux que je vois au travail ou en paroisse... Le troisième c'est pour tous ceux qui ont quitté cette vie : bien sûr mes parents mais aussi tous ceux qui m'aimaient ou qui ne m'aimaient pas lors de leur vie sur terre.
Tu vois, ma vie, ma foi sont si ténues, elles ressemblent à une lampe qui peut s'éteindre à tout moment.
Pardon si je te déçois avec ces mots ! Je voulais être vrai avec toi. Pour l'instant, j'essaie de survivre, en croyant que ce Dieu de l'impossible en qui je mets ma confiance peut faire quelque chose mais je ne sais pas quoi. J'essaie de ne pas céder à la tentation de tout lâcher quand la douleur est trop grande, quand ma tristesse d'être incapable de changer quoi que ce soit du mal que j'ai fait m'écrase, quand le remord d'avoir été si insconcient, si naïf face aux chants doux du diable, celui qui me disaient qu'il n'y a rien de mal dans ce que j'ai fait, me réduit en miettes... Mais soyons francs, ce n'est pas la faute du diable, c'est la mienne de l'avoir écouté ! Et je demande la grâce d'être honnête pour ne plus camoufler le mal commis avec les belles phrases comme je l'ai fait pour séduire, pour me faire aimer, pour montrer que je suis capable d'être aimé en séduisant, en possédant... J'ai tellement désiré être aimé au lieu d'apprendre à aimer sans retour !
C'est moche, mais c'est ma vie, et que deviendra-t-elle, je ne sais pas ! Mais je vais vire les 24 heures qui viennent le mieux possible, je te le promets.
Je t'embrasse, chère amie. Et pardon encore.
Mot reçu aujourd'hui
Mots glanés...
C'est seulement dans la mesure où nous nous exposons nous-mêmes encore et toujours à l'anéantissement que ce qui est indestructible en nous peut apparaître !
(Conseils d'une amie pour des temps difficiles, Pema Chödrön)
Je vis...
Seigneur,
Je vis avec la peur au ventre depuis des années,
Je vis aussi avec l'espérance depuis des années...
J'ai peur de souffrir encore comme j'ai déjà souffert lors du basculement de ma vie,
Et j'espère que ton Esprit m'accorde son aide pour que je puisse vivre en paix avec cette peur.
J'ai peur de devoir encore une fois tout quitter : maison, travail, relations,... comme j'ai déjà vécu il y a quelques années...
Et pourtant, je garde l'espérance en toi, mon Dieu, sans trop avoir d'éléments tangibles pour croire...
Peut-être tout simplement parce que je crois en toi, je crois en ton pardon pour les gros pécheurs comme moi,
Et que tu es le Dieu de l'impossible...
Donne la paix à tous ceux qui souffrent,
Et si ce n'est pas ce que tu veux pour nous,
Que ton Esprit m'aide à vivre cette souffrance le mieux possible, sans toujours chercher à mettre fin à ma vie.
Car j'ai relu il y a quelques jours une petite phrase qui m'a beaucoup touché :
"Si j'ai raté ma vie d'homme, aide-moi de vivre pleinement ma vie de chrétien, avec toi, avec ton Église, avec mes frères."
Amen
Ascension 2020
Merci, Seigneur, pour cette fête de l’Ascension,
Elle nous invite à regarder autrement notre vie :
Nous vivons horizontalement notre existence de chaque jour,
à côté de nos frères et sœurs qui sont autour de nous,
nous aimons certains, ignorons un grand nombre, et parfois, détestons quelques - uns,
ainsi, nous rions ou pleurons au gré des évements de notre vie sur terre,
en sachant qu’un jour, cette vie arrivera à son terme
avec son lot de bonheur ou de malheur, de réussites ou d’échecs...
Mais toi, Seigneur, quand tu t’élève devant tes disciples,
tu donnes à notre vie une deuxième dimension : celle de la verticalité !
Cette verticalité nous dit de belles choses :
Elle n’a que joie et lumière pour nous, en elle point de tristesse ni de frustration,
elle nous mène vers le Père d’amour qui tend ses bras pour nous accueillir.
Avec elle, même le pire homme de ce monde que je suis a sa place dans les bras du Père,
car Seigneur Christ, tu as versé ton sang pour le sauver du mal !
Si sur terre, il y a des bons et mauvais hommes,
il y a ceux que nous aimons, ceux que nous ignorons, et ceux que nous avons du mal à pardonner,
ton Ascension nous invite à nous élever au-dessus de ces options humaines,
pour croire, pour espérer, et pour construire déjà aujourd’hui avec toi
cette échelle divine qui nous permet de te suivre,
de reagrder depuis là-haut tous les hommes avec ton regard aimant, bienveillant, pardonnant…
Oui, en vivant pleinement notre horizontalité de vie,
nous te demandons de nous donner aussi à accueillir et à vivre pleinement
cette verticalité divine que tu nous offre chaque instant au prix du don de ta vie.
Ainsi soit il !
Heureux ceux qui pleurent...
Je pleure chaque jour, Seigneur, tu le sais.
Tu sais pourquoi je pleure,
Tu connais mon coeur déchiré, mon âme pétrie de douleur,
Je ne pleure pas parce que je suis malheureux,
Je ne pleure pas parce que j'ai beaucoup perdu depuis ces années.
Non, je pleure mes fautes envers toi et envers les autres !
Tu m'as demandé d'aimer comme tu nous aimes,
et j'ai fait le contraire de ce que tu dis :
Mes amis que j'aime toujours, certains sont blessés parce que je les ai très mal aimés,
Au lieu de les respecter, de les chérir, de les faire grandir,
je les ai blessés, offensés par mes envies, mon égoïsme, mon inconscience...
Je crie en silence chaque jour ma demande de pardon à tous ces amis, à toutes ces amies,
et je t'impore pour eux, pour elles la paix véritable en toi.
Seigneur, je pleure beaucoup de ne pas être conscient de ton amour pour moi,
de ne pas savoir répondre à cet amour infini qui me fait vivre chaque instant.
Si j'ai mal aimé certains amis, c'était sûrement dû à mes yeux fermés devant le don d'amour que tu nous offres,
et à mes oreilles bouchées incapables d'entendre ton Esprit qui m'enseignait comment aimer.
C'est pourquoi, comme chaque jour, je te remets aujourd'hui mes larmes qui continuent à couler,
pour te demander pardon, pour demander pardon à tous ces amis que j'ai offensés.
Tu nous dis : "Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés",
Je te crois, Seigneur, même si je ne mérite pas cette consolation !
Je crois que tu ne nous aimes pas par mérite,
mais que tu nous aimes parce que le Père a déposé en chacun de nous son image et son amour que nul ne peut enlever,
tu nous aimes comme le Père nous aime, gratuitement, sans condition, et infiniment...
C'est pourquoi tu as donné ton pardon à mon frère le bon laron crucifié avec toi,
c'est pourquoi tu as relevé ceux que le monde ne pardonne pas comme pour ma soeur la femme adultère,
et tu recrées les hommes que tu pardonnes pour qu'il soient capables de t'aimer,
et d'aimer véritablement, à l'exemple de saint Pierre...
Seigneur, je ne veux pas sombrer dans le desespoir à cause de mes fautes,
permets-moi de m'accrocher à toi chaque instant,
et je te demande de pouvoir pleurer mes fautes dans tes bras,
ce que je ne peux pas le faire dans ceux de ma mère, de mon père !
Pardonne-moi, Seigneur !
Et, dans ta nouvelle création, aide-moi de ne plus mal aimer mais de pouvoir aimer comme toi.
Amen.
Mon Père (Prière d'abandon du bienheureux Charles de Foucauld)
Mon Père, je m'abandonne à toi,
fais de moi tout ce qui te plaira,
quoi que tu fasses de moi,
je te remercie.
Je suis prêt à tout,
j'accepte tout,
pourvu que ta volonté se fasse en moi,
en toutes tes créatures,
je ne désire rien d'autre, ô mon DIeu.
Je remets mon âme entre tes mains,
je te la donne avec tout l'amour de mon coeur,
parce que je t'aime,
et que ce m'est un besoin d'amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.
Amen.